Washi : le papier japonais

Le washi, ou papier japonais, est un matériau ancien introduit au Japon il y a plus de 1400 ans, d’origine chinoise. Il a rapidement pris une place centrale dans la culture japonaise, notamment durant la période Edo (1603-1868), où il était utilisé dans des œuvres artistiques comme les estampes ukiyo-e, ainsi que pour des objets du quotidien tels que les parapluies et les lanternes.
Cependant, au cours de l’ère Meiji (1868-1912), l’introduction du papier occidental a progressivement remplacé le washi, entraînant une baisse de sa production. Malgré ce déclin, la fabrication artisanale du washi a été reconnue en 2014 comme patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, ce qui a contribué à sa préservation et à sa valorisation à l’échelle mondiale.


La fabrication du washi est un processus artisanal complexe qui commence par la récolte des fibres végétales provenant de plantes comme le kōzo, le mitsumata ou le ganpi. Après la récolte, les fibres sont nettoyées, cuites à la vapeur, puis débarrassées de leur écorce noire. L’écorce est ensuite trempée, grattée pour révéler la partie blanche, bouillie pour la purifier, et enfin battue à la main pour affiner les fibres.
Le papierage, ou Sukī, se fait ensuite en mélangeant les fibres avec de l’eau et du neri (une substance visqueuse). Ce mélange est versé dans une bassine, et une plaque en bambou appelée suketa est utilisée pour former une feuille de papier fine et homogène. Une fois formée, la feuille est pressée pour éliminer l’excès d’eau, puis séchée soit au soleil sur des planches en bois, soit sur une plaque de fer chauffée.
Le washi peut être teinté de manière traditionnelle avec de l’indigo japonais et parfois protégé par une couche de konjac, une substance naturelle. Des techniques comme le hikizome, qui consiste à appliquer la teinture au pinceau, sont aussi utilisées pour ajouter des motifs. Le gojiru, un extrait de soja, est parfois employé pour fixer les pigments et garantir leur durabilité.


Le washi présente de nombreux avantages : il est plus résistant que le papier occidental, souple, léger, et permet à la lumière de passer tout en la diffusant harmonieusement. Ces caractéristiques en font un matériau privilégié dans de nombreux domaines, de l’art (sérigraphie, calligraphie, katazome) aux objets utilitaires comme les parapluies, les éventails, les lanternes et même des luminaires, qui tirent parti de sa transparence unique.
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